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Histoire 3° : ma "séquence-modèle" de savoir construit (août 2012).

Histoire 3° : ma séquence sur la première guerre mondiale.

A la fin de la classe de 3°, les professeurs doivent valider le LPC. Or une compétence ne peut être évaluée puis validée que si l'élève est mis en situation c'est à dire qu'il doit être capable de résoudre un « problème » lors d'une évaluation. Pour préparer cette évaluation, il est nécessaire d'organiser des séances d'évaluation formative non notées. C'est précisément un des buts assigné à cette séquence sur la première guerre mondiale.



Ce cours va mettre en pratique les techniques du savoir acquis en autonomie (différent du savoir transmis). La méthode d'apprentissage est basée sur le questionnement  préalable de l'élève sur le sujet de la séquence.

Il devra mobiliser plusieurs capacités ou compétences pour surmonter les obstacles qui vont le mettre face à un "conflit cognitif".

Il va travailler en groupe et participer à l'élaboration d'un travail collaboratif. 

La première séance

Mise en place du travail de groupe

Lors d'une précédente évaluation diagnostique, le professeur a repéré les élèves en difficulté. Il va donc pouvoir former des groupes de besoin c'est à dire des groupes homogènes. Il pourra donc consacrer plus de temps aux groupes faibles tandis que les groupes forts seront plus autonomes.

La situation de départ

La séance va débuter par cinq minutes de "QSJ ?" afin de faire apparaître toutes les représentations des élèves sur ce sujet.

Une rapide mise en commun des remarques des élèves va donc constituer une phase d'accroche de l'attention des élèves tout en clarifiant leur degré de connaissance ou d'ignorance des événements de la Grande guerre.

La meilleure technique pour capter l'attention et la motivation d'une grande partie des élèves est d'essayer de les étonner, de les surprendre par l'étude d'un ou deux documents décrivant la tragédie dans laquelle l'Europe s'est précipitée, surtout que,dans ce cas précis, la réalité a dépassé la fiction. 

Après quelques commentaires du professeur soulignant la barbarie de ce conflit, cette première approche permettra peut-être à certains élèves de se décentrer et de se mettre dans la peau d'un jeune orphelin ou d'un grand blessé (photos fréquentes de gueules cassées dans les manuels d'histoire).

Le questionnement

Après avoir passé une vidéo du Sitetv  et lu une lettre de poilu, les élèves vont élaborer leur problématique.

Pour les aider à formuler leurs questions, on peut leur proposer d'utiliser la méthode du 3QOP2C. Ils placeront leurs questions en face de chaque mot de la méthode. Les 2C correspondent à "Comment ?"et "Conséquences ?".

Des questions que peuvent se poser les élèves après l'étude comparative des documents d'accroche :

Pourquoi un tel désastre en Europe ?

Pourquoi nomme-t-on cette guerre la "Grande guerre" ?

D'où vient l'expression de "guerre totale" ?

Comment cette guerre s'est -elle déroulée (référence à une courte chronologie) ? 

Quels furent les champs de bataille ?

Pourquoi parle-t-on dans la vidéo de "barbarie des tranchées" ? 

Quelles traces a laissé cette guerre dans la littérature et l'art ? 


Un tri est effectué avec les élèves pour séparer les questions essentielles des questions de moindre importance. Cette démarche est très importante car les élèves ne savent pas discerner l'essentiel de l'accessoire. Ils mettent toutes les connaissances au même niveau.

Des élèves acteurs-auteurs durant les deux autres séances.

La séquence sur la première guerre mondiale doit durer 3 heures dans ma programmation.

Durant ces 3 séances, les élèves sont censés acquérir en plus des connaissances deux compétences indispensables pour la suite de leurs études : apprendre à chercher et apprendre à structurer, sous forme par exemple d'une carte mentale, les connaissances acquises. Il faut donc créer un scénario qui puisse satisfaire autant que faire se peut cette double contrainte : le temps et le travail en autonomie.

Premier scénario : la production d'une carte mentale.

Dans les sous-groupes, chaque élève a son rôle à "jouer". A la première séance, les élèves se choisissent un rôle et l'inscrivent sur une fiche de travail de groupe pour permettre, la séance suivante, la rotation des rôles.

Quatre types de rôles :

- Le secrétaire s'applique à prendre en note le travail du groupe sur feuille volante. Son travail sera évalué. Les autres élèves prennent leurs notes sur leur cahier.

- L' intermédiaire  fait la synthèse des questions du sous-groupe et les pose au professeur.

- Le porte-parole présente le travail du sous-groupe si en fin de séance le professeur organise un bilan oral rapide.

- le régulateur a un rôle très important car il est le "surveillant" du groupe et le "gardien" du temps de travail. Il essaie de régler les conflits entre les élèves et il veille à ce que tous les membres du groupe puissent s'exprimer librement sans qu'on se moque de leurs erreurs.

Le groupe peut décider de continuer le travail hors classe, au CDI par exemple. Le professeur peut aussi décider de ramasser les productions de certains groupes (les plus faibles) afin de corriger les erreurs. Il rend les feuilles corrigées la fois suivante avec un commentaire.

A la fin de la troisième séance , une mise en commun grand groupe classe est organisée afin de noter les idées essentielles à retenir sous forme d'un texte court ou d'une carte mentale et d'expliquer les principaux concepts ex : le concept de guerre totale.

Deuxième scénario : un savoir partagé et exposé.

La distribution du travail est différente. Chaque groupe prend en charge une seule question lors de la deuxième séance. Les groupes doivent faire un gros effort de synthèse car les porte-parole devront présenter le travail de leur groupe sous forme d'un court exposé accompagné si possible d'un diaporama présentant les documents choisis. Après chaque exposé, un rapide débat peut avoir lieu dans la classe afin de reformuler de manière globale et conceptuelle  les idées essentielles de l'exposé.

Seulement quatre groupes ont exposés et ils sont évalués par le professeur et par les élèves à qui on a distribué une courte grille d'évaluation. Les 4 groupes restant exposeront lors de la prochaine séquence de savoir construit.

Après avoir pratiqué cette démarche avec mes 3 troisièmes, je compte faire un compte-rendu pour préciser quelle démarche a mobilisé le plus l'attention et la motivation des élèves.

L'évaluation :

Contrôle de connaissances sur le QSJ ? complété à chaque début de cours ?

Les élèves composent 20 phrases bâties autour d'une ou deux notions ou mot-clefs. Chaque phrase compte pour un point même s'il y a énumération de mots-clefs.

Sujets possibles d'évaluation sous forme de situation-problème.

1° sujet :

Premier janvier 1918, votre capitaine est blessé au visage par un éclat d'obus. Il est donc incapable de prononcer le discours habituel des vœux de "bonne année". Il vous commande de faire à sa place ce discours aux soldats de votre régiment .

2° sujet interdisciplinaire (Histoire/Arts plastiques) :

En 1921, vous êtes élu maire de votre commune. Pour honorer la mémoire des soldats morts pendant la guerre, le conseil municipal vous charge de demander à un artiste de réaliser un grand tableau qui sera accroché dans la salle du conseil.

Dans le cahier des charges que vous rédigez, vous précisez que :

- ce tableau devra rappeler de façon artistique et/ou symbolique les nombreuses conséquences catastrophiques de ces 4 ans de guerre mondiale.

- il pourra comporter un groupe de mots "slogan" qui portera un jugement sur cette situation à l'adresse des générations futures.


Bibliographie :

DONCKELE, Jean-paul, Oser les pédagogies de groupe, enseigner autrement afin qu'ils apprennent vraiment, édition Érasme, collection Chronique sociale, Namur,  2003, 200p.







23/08/2012
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